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Marvin et Ostende
1980. L’horizon est sombre. Marvin fume des joints devant le vieux camion de boulanger aménagé pour qu’il y (sur)vive avec son fils, sur la plage. Il lui arrive aussi de commencer le petit-déjeuner au bourbon et à la cocaïne. Des ennuis fiscaux le poussent à s’évader sur cette plage d’Hawaii. Un promoteur belge, Freddy Couseart, convainc Marvin Gaye, dans de sales draps, de venir se mettre au vert (sans blague) à Ostende. 1981. Marvin a été filmé en répétition dans sa suite d’hôtel avec ses musiciens (de jeunes recrues, comparé aux Funk Bros. de Detroit) : Deon Estus à la basse (dont le son marquera définitivement le style soul-pop très…
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L’art de Klaus Voormann, cinquième Beatle
Au milieu d’autres prétendants contractuels (parmi lesquels ceux de la préhistoire des Fab, Stuart Sutcliffe, Pete Best, mais aussi Billy Preston qui n’était pas crédité sur Get Back et qui eut un rôle important dans les deux derniers albums), Klaus Voormann fait figure de talent touche-à-tout dont l’ombre magique et inspiratrice plane sur l’ensemble de leur production, jusqu’aux carrières solo, comme un fil dissimulé. Klaus Voormann, né à Berlin et de nationalité allemande, rencontré au cours des années hambourgeoises, en 1960, a d’abord exercé son talent de peintre et graphiste pour le compte du plus fameux quatuor de la perfide Albion. Son œuvre toute de lignes noires projetées façon “Sergent-Major”…
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Art, Bibliothèques, Cinéma, Cinéma du réel, Court-métrage, Critique, Expositions, Livres, Rétrospective
Georges Rouquier à la Cinémathèque française
Georges Rouquier dont j’ai déjà parlé l’an dernier, fait l’objet d’une rétrospective à la Cinémathèque française de Bercy, du 18 au 30 novembre 2009. Belle occasion de renouer avec un cinéma aux frontières du documentaire, qu’il s’agisse de longs métrages comme les indissociables et diachroniques Farrebique (1946) et Biquefarre (1983), SOS Naronha (1957), ou encore de courts-métrages savoureux, comme Le Tonnelier (1942), Le Maréchal-ferrant (1976). Je voudrais évoquer à ce sujet l’excellente revue Images Documentaires publiée par l’association Images en bibliothèques, dont le numéro 64 (second semestre 2008) a été entièrement consacré au cinéaste aveyronnais : de nombreux articles de François Porcile, des entretiens (la manifeste influence de Flaherty, Chaplin), des recensements…
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Dans la crypte de Wolfgang
Wolfgang’s Vault est un site de diffusion de musique “live” en streaming, qui se propose de déterrer les bandes les plus mystérieuses, les fameux bootlegs dont seuls ses tenanciers semblent détenir le secret quant à les dénicher. On peut notamment s’abonner à une newsletter hebdomadaire, qui recense toutes les nouvelles bandes numérisées et diffusées sur Wolfgang’s Vault (section “Concert Vault”). Une autre partie propose des téléchargements. D’autres sections complètent l’offre autour de la musique : des vidéos inédites, des interviews, des reliques en vente (vieux magazines, vieux tickets de concert, produits dérivés d’époque), des galeries de photos, des posters, un blog, un calendrier des concerts à avenir aux États-Unis. La compagnie…
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Perec et le chat noir
Anne de Brunhoff avait photographié les facéties de Georges Perec avec son chat noir Délo. Aussi, Perec rendit hommage au félin en pastichant Baudelaire (Les chats, poème LXVI des Fleurs du mal) dans son roman hilarant La Disparition (1969), lipogramme en E (l’absente en question est bien la voyelle la plus utilisée dans la langue française telle qu’on l’écrit – c’est donc la contrainte imposée), sous la forme d’un sonnet : Nos chats Amants brûlants d’amour, Savants aux pouls glaciaux Nous aimons tout autant dans nos saisons du jour Nos chats puissants mais doux, honorant nos tripots Qui, sans nous, ont trop froid, nonobstant nos amours. Ami du Gai Savoir, ami du doux…
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Chic n’est pas disco !
Non, Chic est tout sauf disco. Chic, syncrétisme de ce que devrait toujours être la musique de danse : intégralement jouée par des musiciens au style forgé par la connaissance des racines de la musique noire, instinctive. Ce ne sont pas non plus les saccades fadasses d’un Giorgio Moroder, qui n’ont d’égal que la vulgarité des nightclubs et émissions de variétés qui ont fait leur succès, ni même les pompes niaiseuses de Santa Esmeralda (et leur reprise bien connue d’un titre autrefois interprété par Nina Simone et signé Bennie Benjamin, Gloria Caldwell et Sol Marcus : Don’t let me be misunderstood). Oubliez tout de suite Le Freak comme inévitable avatar du tube noyé…
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Art, Court-métrage, Culture US underground, Disques, Fender, Funk, Guitare, John Frusciante, Musique, Photographie, Pianiste, Psychédélique, Rock
Niandra LaDes, autoportrait de John Frusciante en Marcel Duchamp
Barney Hoskyns terminait en 1996 son ouvrage en forme d’histoire de la scène californienne du hard-bop au funk-metal et au gangsta rap en passant par big Mama Cass (The Mamas and the Papas) ou Jim Morrison, le spectre de la came traversant bien sûr ce road movie tout en fragments anecdotiques : Waiting for the sun. L’un des événements narrés qui clôt ce portrait musical de Los Angeles est la mort tragique de Hillel Slovak en 1988, âgé alors de 26 ans, d’une injection fatale d’héroïne. S’il avait su quel allait être le destin de son successeur au sein de l’institution funk-rock Red Hot Chili Peppers… Au moment même ou Hoskyns…