Point d’orgue : l’Hammond
httpv://www.youtube.com/watch?v=rAzRddkDsHI
Ce petit documentaire réalisé à l’occasion des 70 ans de l’orgue Hammond est captivant. On y redécouvre les usages inattendus d’un instruments prisé en premier lieu par les pianistes de jazz (dont Jimmy Smith, à l’origine de l’engouement) et les principes mécaniques et électriques de son fonctionnement, axé sur la “roue phonique”.
L’instrument s’illustrera particulièrement dans les envolées lyriques et hypnotiques du rock psychédélique (dérivé certain du rhythm n’ blues, de la soul – Booker T. l’utilisait déjà chez Stax, réécouter les Green Onions qui inaugurent en 1962 l’ère blues de l’orgue et préparent le glissement sauvage à venir)– mais aussi du gospel, genre où l’orgue excellait notamment dans les communautés évangélistes des États-Unis, rejoint à la même période par la basse Fender). Ici, des acteurs de l’orgue Hammond rock interviennent, comme les anglais (invasion british oblige) Steve Winwood, Keith Emerson (je vous laisse découvrir quelle invention lui suggéra Lemmy Kilmister, le futur braillard de Motörhead).
À ces quelques noms on ajoutera les grands architectes sonores de l’orgue Hammond (difficile de citer tous les plus influents).
À la fin des années 1960, si Jimmy Smith excelle depuis longtemps dans un jazz blues d’excellente facture (The Cat, 1964) qui se muera en jazz funky sur Roots Down (un live fabuleux empreint de la basse dansante de Wilton Felder), on trouve chez les britanniques le cérébral John Paul Jones avec Led Zeppelin, son pendant viscéral étant John Lord avec Deep Purple, tandis que Rick Wright contribue à sublimer la musique du Pink Floyd.
Côté américain, Mark Stein avec Vanilla Fudge, Ray Manzarek avec les Doors mais aussi Billy Preston qui dresse un pont entre le rhythm and blues des États-Unis et le rock britannique en rejoignant les Beatles en qualité de membre non-officiel du groupe.
L’orgue Hammond (il en va souvent de même pour ses clones) est en général composé de deux étages de claviers, auxquels s’ajoutent un pédalier qui permet de jouer les basses. Cette dernière fonctionnalité à incité les Doors à se passer des services d’un bassiste sur scène (Carole Kaye et Jerry Scheff ayant exécuté avec maestria les parties de basse électrique de certains titres). Il est très fréquemment agrémenté d’un haut-parleur Leslie, effet mécanique que j’avais évoqué à propos de Baptiste Trotignon en concert avec Stefano di Batista.
One Comment
Law
Dans la série des jazz men qui font de l’hammond, j’ai écouté Jimmy McGriff avec Electric Funk (1969)… Vraiment sympa !