Larry the Mole – Canned Bass
Larry the Mole Taylor. Larry la taupe, visionnaire bassiste, énergie libérée dans un blues-rock aussi exquis que somnolent, celui du combo Canned Heat. Larry Taylor fut bassiste du groupe de sa formation en 1965 à 1970, ce qui lui laissa le temps de graver d’excellents albums et de faire une démonstration de transe bassistique en 1969 à Woodstock.
L’un de ses deux chanteurs et guitariste au bottleneck, interprète de On the Road Again et Going up the Country (entre autres), Alan Wilson,– surnommé “la chouette aveugle” en raison d’une forte myopie dont on peut présupposer qu’elle était fort invalidante – décède d’excès d’héroïne en pleine gloire. À ces mêmes maudits 27 ans, somme d’années à laquelle succombèrent Jim Morrison, Jimi Hendrix, Janis Joplin la même année. Moins extravagant, moins extraverti, on n’a jamais donné ce que l’on devait au génie d’Alan Wilson.
C’est aussi à ce moment que, malgré la présence de l’autre chanteur, l’ours Bob Hite, Larry Taylor jette l’éponge. Il poursuivra une carrière musicale sur la route du blues, entre contrebasse et basse.
Pour donner toute la mesure du talent de bassiste de Larry “The Mole” Taylor, il faut se délecter d’une ligne de basse jouée avec une grande subtilité et à la fois une énergie, un groove rare dans le blues.
C’est que – à l’instar de Ron Carter et James Jamerson – Larry Taylor exploitait sa basse avec les techniques très “physiques” importées du jeu de la contrebasse (syncopes, walkings, silences, notes fantômes et notes étouffées, façon de “crocheter” l’index pour attaquer fort des cordes très tendues).
Cette mélodie qui opère la synthèse du blues et du groove, c’est Time Was, titre nostalgique qui n’aurait d’égal que le Good Times Bad Times de Led Zeppelin sorti la même année (quel cru ! 1969, analogie de sujet et d’excellence bassistique !), et elle réunit Alan Wilson au chant et Larry Taylor à la basse Fender.
httpv://www.youtube.com/watch?v=blhBcjuOUAM