Chaka Khan : 1981, heure de gloire
De Rufus au succès solo
Chaka Khan aura été la meneuse charismatique du groupe de R&B funky Rufus, dopé par leur succès (une composition offerte par le génie Stevie Wonder) Tell Me Something Good. La divine Yvette Stevens (à l’état civil), n’est pas tout à fait séparée de Rufus mais elle opère déjà en solo. Et pour ce faire, en 1981, elle s’entoure pour ce troisième opus de la crème des musiciens dont la spécialité est un R&B qui conjugue sophistication et format radio, autrement dit une qualité mainstream.
Un casting parfait
On y retrouve l’écossais funky Hamish Stuart, co-leader avec Alan Gorrie du fameux Average White Band, mais aussi la patte de Ned Doheny (son Hard Candy contient la recette d’un R&B à savourer au bord de la piscine, que d’aucuns associent, avec raison, à l’appellation “AOR”), la basse du maître Anthony Jackson, David Williams à la guitare, Larry Williams aux flûtes et saxophones, ainsi que Steve Ferrone, lui aussi issu d’AWB à la batterie.
Les années Warner
Symbolique d’une ère “AOR”/soft rock développée tous azimuts par Warner Music sous l’impulsion d’Arif Mardin (on trouve parmi leurs étendards : The Doobie Brothers, Al Jarreau, Michael Franks…), la période charnière 1978/1983 laisse des joyaux discographiques remarquable, dont What Cha Gonna Do For Me ? La formule de cet opus est somme toute assez typique : quelques reprises, une variété d’auteurs-compositeurs qui laisse transparaître non pas une faiblesse de projet mais plutôt un choix judicieux et attentif. Le disques s’ouvre donc sur le très enthousiaste We Can Work it Out de Lennon/McCartney, promesse d’une belle escapade musicale.
Un ancrage R&B et Jazz
Outre le titre éponyme, de très belle facture (co-écrit par Hamish Stuart et Ned Doheny, qui avaient déjà réalisé ensemble le titre interprété par Ned Doheny lui-même et concomitamment par Average White Band la même année de 1976, A Love of Your Own), cet album offre par ailleurs une version vocale du standard jazz de Dizzy Gillespie, A Night in Tunisia, tout à fait au goût des recherches sonores du début des années 1980.
Un disque qui brasse des musiciens de grand talent (les frères Brecker, Dizzy Gillespie en personne sur son standard, rebaptise pour l’occasion And the Melody Still Lingers On (Night in Tunisia), Herbie Hancock, Mike Sembelle, Paulinho Da Costa…) .
De quoi réconcilier les éternels détracteurs de la période. A bon entendeur !