• Cinéma,  Jazz,  Musique,  Musique populaire

    Je l’appelais Morgan

    Tel est le titre du film docu­men­taire de Kas­per Col­lin consa­cré à l’in­croyable musi­cien qu’é­tait Lee Mor­gan : I Cal­led Him Mor­gan. Mor­gan, génie des pis­tons, alchi­miste du hard bop jus­qu’en 1972, où il trouve la mort sous les balles de son épouse Helen, folle de jalou­sie. Lee Mor­gan avait alors l’âge chris­tique : 33 ans. La trame nar­ra­tive de ce film docu­men­taire est gui­dée par les entre­vues enre­gis­trées par Lar­ry Reni Tho­mas, enre­gis­trées en 1995 et 1996. Tho­mas, alors ensei­gnant en arts, s’est trou­vé éba­hi d’a­voir par­mi ses élèves une femme âgée du nom de Mor­gan et de décou­vrir qu’elle était la femme du musi­cien. Veuve et assas­sin à la fois, puis­qu’elle…

  • Cinéma,  Diggers,  Exploitation,  Hip Hop,  Industrie musicale,  Motown,  Musiciens anonymes,  Musique,  Musique populaire,  Production musicale

    La “Library Music” comme genre musical

    Libra­ry music gives us a pic­ture of the way day-to-day music soun­ded decades ago. Rien à voir avec les biblio­thèques, mais un peu quand même. Plu­tôt, il y a à voir avec la notion de col­lec­tion. La “Libra­ry Music” a été un modèle de déve­lop­pe­ment éco­no­mique de l’in­dus­trie musi­cale bri­tan­nique qui connut ses heures glo­rieuses des années 1960 aux années 1980. Il s’a­gis­sait pour les pro­duc­teurs de ces entre­prises de recher­cher les musi­ciens de stu­dios les plus idoines pour concoc­ter les bandes-son de films, télé­films, séries, TV, géné­riques TV en tous genres, et d’en consti­tuer un richis­sime catalogue. On l’ap­pelle donc lit­té­ra­le­ment Musique de biblio­thèque. Un genre qui jouxte l’é­di­tion musi­cale pho­no­gramme…

  • Cinéma,  Critique,  Culture US underground,  Musique,  Psychédélique,  Rock

    Shuggie Otis, Sixto Rodriguez : deux sentiers de la perdition

    Ce n’est pro­ba­ble­ment pas une com­pa­rai­son qui tombe sous le sens : seule la conco­mi­tance de ces retours ines­pé­rés nous donnent l’oc­ca­sion de glo­ser. Je veux par­ler de Shug­gie Otis et de Six­to Rodriguez. Qu’ont-ils vrai­ment en com­mun ? Pas l’âge, en tout cas, puis­qu’onze ans les séparent. Ce qui est énorme quand on a vingt prin­temps. Cer­tai­ne­ment une approche œcu­mé­nique des cou­rants musi­caux qui tra­ver­sèrent leur temps et qui fondent cette res­pi­ra­tion éthé­rée qu’ils par­tagent. Tous deux puisent dans le folk rock, quitte à se faire éti­que­ter un peu vite psy­ché-rock. Mais Rodri­guez s’ancre dès l’o­ri­gine dans le pro­test song (le qua­li­fi­ca­tif me pique les yeux, tout comme la com­pa­rai­son du Figa­ro…

  • Avant-garde,  Cinéma,  Cinéma du réel,  Danse,  Disques,  Folk,  Funk,  Musique,  Rock

    David Byrne, qu’est-ce que c’est ?

    David Byrne (Tal­king Heads) a réa­li­sé une ver­sion stu­pé­fiante du titre fameux Psy­cho Killer de l’al­bum 77, dans le film docu­men­taire Stop Making Sense, réa­li­sé par Jona­than Demme et pro­duit par Gary Goetz­man (1984). Byrne arrive d’un pas non­cha­lant sur scène, un poste sté­réo à la main, gui­tare folk autour du cou. Posant sa sté­réo, il a annonce “I got a tape I want to play”. L’i­dée de la scène est de faire croire que la séquence ryth­mique pro­gram­mée sur une boîte à rythmes Roland TR-808 (le terme de Drum machine est tel­le­ment plus appro­prié, à la réflexion) sort et explose de ce modeste ghet­to blaster. Peu importe, David Byrne…

  • Affiche,  Art,  Cinéma,  Court-métrage,  Droit d'auteur,  Jacques Tati,  Pierre Etaix,  Rétrospective

    Pierre Étaix : les films libérés

    Les films de Pierre Étaix seront à nou­veau en salle dès le 7 juillet 2010 en ver­sion restaurée ! Rap­pe­lons que lors de la récente expo­si­tion et  rétros­pec­tive sur Tati à la Ciné­ma­thèque fran­çaise, aucun film ou extrait de Pierre Étaix ne fut dif­fu­sé. Tout juste une allu­sion à son tra­vail d’illustrateur. Jus­tice soit ren­due à son œuvre.

  • Art,  Bibliothèques,  Cinéma,  Cinéma du réel,  Court-métrage,  Critique,  Expositions,  Livres,  Rétrospective

    Georges Rouquier à la Cinémathèque française

    Georges Rou­quier dont j’ai déjà par­lé l’an der­nier, fait l’ob­jet d’une rétros­pec­tive à la Ciné­ma­thèque fran­çaise de Ber­cy, du 18 au 30 novembre 2009. Belle occa­sion de renouer avec un ciné­ma aux fron­tières du docu­men­taire, qu’il s’a­gisse de longs métrages comme  les indis­so­ciables et dia­chro­niques Far­re­bique (1946) et Bique­farre (1983), SOS Naron­ha (1957), ou encore de courts-métrages savou­reux, comme Le Ton­ne­lier (1942), Le Maré­chal-fer­rant (1976). Je vou­drais évo­quer à ce sujet l’ex­cel­lente revue Images Docu­men­taires publiée par l’as­so­cia­tion Images en biblio­thèques, dont le numé­ro 64 (second semestre 2008) a été entiè­re­ment consa­cré au cinéaste avey­ron­nais : de nom­breux articles de Fran­çois Por­cile, des entre­tiens (la mani­feste influence de Fla­her­ty, Cha­plin), des recen­se­ments…

  • Bar-Kays,  Basse,  Batteur,  Cinéma,  Critique,  Disques,  Festival,  Figures De La Soul,  Funk,  Guy Debord,  Jazz,  Musique,  Pianiste,  Psychédélique,  Stax,  Wattstax

    The Bar-Kays : d’Otis Redding au funk synthétique doublé nylon

    D’a­bord, bien dis­tin­guer les Bar-Kays (sorte de défor­ma­tion orale du rhum blanc “Bacar­di”, leur bois­son favo­rite, dit-on) des Mar-Keys, l’autre for­ma­tion à mul­tiples télé­sco­pages de musi­ciens bien connus de la mai­son (Dunn, Crop­per, Hayes, Jack­son Jr. …). La pre­mière mou­ture des Bar-Kays com­prend Jim­my King (gui­tare), Ron­nie Cald­well (orgue), Pha­lon Jones (Saxo­phone), Ben Cau­ley (Trom­pette), James Alexan­der (basse) et Carl Cun­nin­gham (bat­te­rie). Pro­fes­sion­nels à 17 ans chez Stax, la mai­son fon­dée par les frère et sœur Jim Ste­wart et Estelle Axton (d’où l’apocope/aphérèse sur les noms, ST-AX), ils s’im­prègnent de leurs aînés issus de la for­ma­tion Mar-Keys et sur­tout de Boo­ker T. & The MG’s qui sera le qua­tuor sobre et groo­vy…

  • Art,  Cinéma,  Cinéma du réel,  Sociologie

    Le dyptique Farrebique/Biquefarre : Georges Rouquier

    Je viens de me vision­ner à nou­veau le Far­re­bique, de Georges Rou­quier (décou­vert en lisant Marc Ferro). Entre 1944 et 1945, il est allé mettre en scène et fil­mer les pay­sans du milieu dont il est issu, dans le Rouergue. Qu’on ne s’y meprenne pas : bien qu’ayant un style docu­men­taire, il s’a­git d’une “fic­tion réa­liste” jouée par des non-comé­diens. Trois géné­ra­tions vivent sous le même toit de ferme : Far­re­bique, et l’on par­tage la mai­son­née avec “Le Fabre” et sa fille, la “Fabrette”. Tous les aspects d’une pay­san­ne­rie dis­pa­rue y sont illus­trés : labour à la force des bœufs au joug, tra­vail du blé, pré­pa­ra­tion et cuis­son de pains (ces divines nour­ri­tures, au…