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Divine Minnie Riperton
En seulement cinq albums solo parus de son vivant, Minnie Riperton aura marqué la période 1975 – 1979, pourtant acquise aux tempos rapides et plus volontiers disco. Avec un ambitus époustouflant, la coloratura soprano maîtrise le registre difficile et rarede “voix de sifflet”. technique peaufinée au Chicago’s Lincoln Center sous la houlette de Marion Jeffery. Eprouvée aux techniques d’opéra, sa voix s’étend sur quatre octaves. Soudainement atteinte d’un cancer du sein qui lui est diagnostiqué en 1976, elle est la première femme à parler ouvertement de la maladie et de sa masectomie. Malgré la maladie (le cancer atteint déjà son système lymphatique au moment du diagnostic), Minnie Riperton choisit de continuer à…
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Carole King : Tapestry, une tapisserie pop
Jusqu’à cette période où elle commença réellement sa carrière solo d’interprète, Carole King réservait ses compositions à quatre mains (avec son ex Gerry Goffin) pour d’autres, à l’instar des tandems Ashford & Simpson (Motown) ou Leiber & Stoller (Sun, Atlantic, A&M…). Tapestry, donc, figure comme le chef d’œuvre de Carole King : un jeu de mots entre tapestry (tapisserie) qui évoque un matériau sous forme de fresque, que l’on déroule, et le terme tape, qui renvoie à la musique enregistrée sur bandes magnétiques. C’est en 1971 que paraît l’album sur le label Ode Records, sous la houlette de Lou Adler. Pour réaliser cet opus, Carole King s’entoure de ses musiciens fidèles, Danny…
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Art, Danse, Disques, Figures De La Soul, Graphisme, Marvin Gaye, Motown, Musique, Musique populaire, Soul Music
Ernie Barnes
Le peintre Ernie Barnes (1938 – 2009) a illustré plusieurs albums emblématiques des années 1970. Ainsi, son Sugar Shack a marqué les esprits, en devenant l’illustration de pochette de l’album I Want You de Marvin Gaye, en 1976. Ce thème nous permet d’aborder une relation assez rare et singulière entre le monde des arts et le sport. Un sportif visuel Ernie Barnes était autant athlète qu’artiste visuel. Talent pluriel, il a joué de surcroît à haut niveau en intégrant de prestigieuses équipes de football américain (Baltimore, New York, San Diego, Denver… avant de mettre le cap sur le Canada pour achever sa carrière sportive). Déségrégation et engagement artistique Les prémices de…
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Figures De La Soul, Industrie musicale, Motown, Musique, Musique populaire, Production musicale, Soul Music
For Once in my Life / Stevie Wonder
Ce texte était initialement écrit pour le projet de frise 1967 – 2017 : 50 ans ! élaboré par le réseau des bibliothèques parisiennes. Etant donné que l’album est sorti en 1968, il a été retiré du projet discographique. Je vous le propose tel quel, volontairement concis. Stevie Wonder For Once in my Life Cet album est déjà le neuvième pour celui qu’on appelait encore un an auparavant « Little Stevie Wonder », à tout juste 18 ans. Fer de lance de lance des studios Motown de Berry Gordy, aux côtés des Supremes menées par Diano Ross, Stevie Wonder démontre aussi son grand talent de multi-instrumentiste, s’installant volontiers derrière la batterie, maniant l’harmonica en virtuose…
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Cinéma, Diggers, Exploitation, Hip Hop, Industrie musicale, Motown, Musiciens anonymes, Musique, Musique populaire, Production musicale
La “Library Music” comme genre musical
Library music gives us a picture of the way day-to-day music sounded decades ago. Rien à voir avec les bibliothèques, mais un peu quand même. Plutôt, il y a à voir avec la notion de collection. La “Library Music” a été un modèle de développement économique de l’industrie musicale britannique qui connut ses heures glorieuses des années 1960 aux années 1980. Il s’agissait pour les producteurs de ces entreprises de rechercher les musiciens de studios les plus idoines pour concocter les bandes-son de films, téléfilms, séries, TV, génériques TV en tous genres, et d’en constituer un richissime catalogue. On l’appelle donc littéralement Musique de bibliothèque. Un genre qui jouxte l’édition musicale phonogramme…
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Robert Palmer
Je ne pouvais m’empêcher de parler un peu de Robert Palmer. Mon enfance marquée par l’instrumentation de Johnny & Mary pour la publicité des automobiles Renault 9 et 11 en 1987 ainsi que l’illustration sonore pour la bière Heineken avec Every Kinda People (excellent titre par ailleurs) ne m’avaient pas laissé imaginer la créativité et la multiplicité des genres musicaux qu’il avait approchés et dans lesquels il avait, in fine, souvent excellé. Et puis, en fan des Meters de la Nouvelle-Orléans, ces parrains du funk dépouillé qui puisent aux racines blues marécageuses, j’ai réalisé qu’ils avaient participé à l’album du britannique Robert Palmer Sneakin’ Sally Through the Alley en 1974.…
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Un entretien avec James Jamerson (1979)
On a souvent exagéré les propos de James Jamerson (1936 – 1983), tant il existe actuellement peu de sources et par conséquent, une recrudescence d’affabulations, aussi fantaisistes les unes que les autres. Pour les dissiper un peu, je vous propose une traduction de l’interview de 1979 accordée au magazine Guitar Player, qui donne voix au chapitre au maître de la basse soul. Etonnant, pas tant par le peu de révélations qu’il comporte, mais par le témoignage d’un bassiste un peu amer – qui à l’époque n’est plus à la mode – et rend compte d’une vision très stricte et traditionnaliste du rôle de bassiste. Finalement, de quoi participer encore un peu plus…
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Raphael Saadiq et l’Univox Eagle Bass
Les articles les plus brefs sont peut-être les plus plaisants. J’ai assez longtemps cherché l’origine de l’étrange basse qui a longtemps accompagné Raphael Saadiq sur scène (jouée également par “Danny McKaye” sur scène – il s’agit de Daniel Aged de Inc.), avant qu’il ne soit “endorsé” par la marque Performance. J’ai toujours pensé, de loin, qu’il s’agissait d’une étrange Fender constituée de pièces éparses sévèrement burinées. Mon hypothèse la plus plausible était qu’elle était constituée d’un corps en acajou d’origine inconnue et d’un manche de Jazz Bass en érable dont on aurait décoré la tête en harmonie avec la finition acajou naturelle. Il n’en est rien : c’est une Eagle Bass…
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Tony Newton et la Motown Revue
Les années passent et, s’il on a fait sortir il y a une vingtaine d’années James Jamerson de l’ombre, ainsi que Bob Babbitt, les autres bassistes – leur rôle est central dans le “son” du snakepit – demeurent négligés, sinon oubliés. Certes, Wilton Felder est avant toute chose considéré pour et par sa virtuosité de saxophoniste et directeur musical des Crusaders. Il n’en demeure pas moins un excellent bassiste : outre ses lignes de basses occasionnelles pour Motown, il illumine le fameux live de 1972 de Grant Green, Live at the Lighthouse. Passons donc à un autre bassiste quasi inconnu, mais dont le propre site internet nous permet de découvrir son…
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Charles Bradley à Paris
J’étais au concert de Charles Bradley, le soul man bourlingueur et ancien cuistot, qui connaît le succès à 62 ans. Repéré par Daptone Records, la fameuse maison de disque qui a déjà à son catalogue Lee Fields et Sharon Jones, Bradley forme un duo avec le guitariste/producteur Thomas Brenneck aussi prolifique que le tandem Otis Redding/Steve Cropper (j’en profite, pour saluer la mémoire de Donald “Duck” Dunn, le frétillant bassiste des MG’s). Un film biographique lui étant consacré devrait bientôt sortir. Stupéfait, je découvre que le titre No Time For Dreaming est une composition de Sir Joe Quarterman, artiste dont je vénère le LP Sir Joe Quarterman & Free Soul.…