-
Basse, Contrebasse, Disques, Gainsbourg, Industrie musicale, Musiciens anonymes, Musique, Musique populaire, Production musicale, Psychédélique, Rock
Dave Richmond, bassiste de Histoire de Melody Nelson de Gainsbourg
J’ai creusé cette affaire pendant plus de dix années. En l’absence totale de crédits d’interprétation (le livret est mutique), de nombreuses hypothèses ont circulé sur l’identité des musiciens assurant la rythmique de Histoire de Melody Nelson, ce flop commercial passé inaperçu en 1971 mais porté aux nues dès les années 1990 pour atteindre le statut “cultissime” dans les années 2000. Or, en 2011, à l’occasion de recherches iconographiques pour l’illustration d’un coffret, des photographies de Gainsbourg au studio Marble Arch ont refait surface. Il s’agit des clichés réalisés et conservés par Tony Frank destinés à illustrer le livret de l’album. Point de Herbie Flowers, mais un Gainsbourg donnant des…
-
Fania All Stars : la clique du Spanish Harlem au Yankee Stadium
Fania Records a récemment été intégré au catalogue de V2 Music qui republie avec bonheur les vinyles (de belle qualité, des galettes de 180g d’acétate, à prix raisonnable) du sensationnel label des ambassadeurs musicaux de Porto Rico à New York. Aujourd’hui, nous accueillons sur nos platines l’excellent concert en deux volumes des “Fania All Stars” publié en 1975, Fania All Stars Live at Yankee Stadium : un concert géant, sur le mode de la “revue musicale” comme chez Stax ou Motown (un enjeu : faire découvrir en un grand concert bien huilé un maximum d’artistes interprètes du catalogue). Parmi les interprètes, on retrouve Ray Barretto, Willie Colón, Edwin Tito Asencio Rubén Blades, Larry…
-
Alain Péters : le temps prend pas dessus
Alain Péters, le musicien aux semelles de vent (Gilbert Pounia, meneur de Ziskakan, se plaît à le comparer à Rimbaud), n’a jamais été aussi connu et loué qu’aujourd’hui. De son vivant, son œuvre n’excédait pas les frontières physiques du littoral réunionnais : il était pour ainsi dire, inconnu du grand public. Il faut dire que cette dernière révèle en filigrane un caractère chaotique, imprévisible : chaque coup d’éclat est souvent lié à une rencontre, qui agit comme un déclencheur de l’accouchement des esprits. Qu’il s’agisse de Jean Albany, le poète de la “créolie”, de Loy Ehrlich le multi-instrumentiste, de Pierrot Vidot, de l’admirateur Jean-Marie Pirot (décédé il y a quelques mois) ou…
-
Un concert inédit de Bobby Caldwell
Un vidéaste, George Monteiro, vient de mettre en ligne sur YouTube un live intitulé “Love on the Beach” (tout un programme !) sur les plages de Miami. Bobby Caldwell y fait sa première apparition scénique filmée. Aux images d’un chanteur de blue-eyed soul engoncé dans ses costumes trois-pièces qu’il deviendra, s’oppose cette prestation scénique franchement assurée par un Bobby Caldwell à casquette et jeans, prouvant des capacités guitaristiques insoupçonnées. Un groupe de quatre membres (guitare, claviers, batterie, basse) auquel s’adjoint une section de trois cuivres, prouve sa cohésion musicale autour d’un superbe What You Won’t Do For Love. Un groove si apprécié qu’il est repris régulièrement à grands coups d’échantillonnage (hip…
-
Figures De La Soul, Industrie musicale, Motown, Musique, Musique populaire, Production musicale, Soul Music
For Once in my Life / Stevie Wonder
Ce texte était initialement écrit pour le projet de frise 1967 – 2017 : 50 ans ! élaboré par le réseau des bibliothèques parisiennes. Etant donné que l’album est sorti en 1968, il a été retiré du projet discographique. Je vous le propose tel quel, volontairement concis. Stevie Wonder For Once in my Life Cet album est déjà le neuvième pour celui qu’on appelait encore un an auparavant « Little Stevie Wonder », à tout juste 18 ans. Fer de lance de lance des studios Motown de Berry Gordy, aux côtés des Supremes menées par Diano Ross, Stevie Wonder démontre aussi son grand talent de multi-instrumentiste, s’installant volontiers derrière la batterie, maniant l’harmonica en virtuose…
-
Cinéma, Diggers, Exploitation, Hip Hop, Industrie musicale, Motown, Musiciens anonymes, Musique, Musique populaire, Production musicale
La “Library Music” comme genre musical
Library music gives us a picture of the way day-to-day music sounded decades ago. Rien à voir avec les bibliothèques, mais un peu quand même. Plutôt, il y a à voir avec la notion de collection. La “Library Music” a été un modèle de développement économique de l’industrie musicale britannique qui connut ses heures glorieuses des années 1960 aux années 1980. Il s’agissait pour les producteurs de ces entreprises de rechercher les musiciens de studios les plus idoines pour concocter les bandes-son de films, téléfilms, séries, TV, génériques TV en tous genres, et d’en constituer un richissime catalogue. On l’appelle donc littéralement Musique de bibliothèque. Un genre qui jouxte l’édition musicale phonogramme…
-
Bembeya Jazz National, un demi-siècle de jazz guinéen
C’est l’orchestre le plus populaire de la République démocratique de Guinée fondée sous la présidence d’Ahmed Sekou Touré 2 octobre 1958. Pour mémoire, le pays avait radicalement rompu les relations diplomatiques avec la France coloniale qui s’étiolait sous De Gaulle. Dans ce contexte de “renaissance” et dans un élan d’optimiste, le Bembeya Jazz National voit le jour, constitué de virtuoses, sous la forme d’un big band à la rythmique électrique : tous ses musiciens étaient donc des fonctionnaires (croyez que ceux-là n’avaient rien d’oisifs). Une institution qui dépassera l’Afrique post-coloniale en exportant ses productions dans les territoires francophones. C’est sous la houlette de Sekou Diabaté, alias “Diamond Fingers” que cette formation…
-
Robert Palmer
Je ne pouvais m’empêcher de parler un peu de Robert Palmer. Mon enfance marquée par l’instrumentation de Johnny & Mary pour la publicité des automobiles Renault 9 et 11 en 1987 ainsi que l’illustration sonore pour la bière Heineken avec Every Kinda People (excellent titre par ailleurs) ne m’avaient pas laissé imaginer la créativité et la multiplicité des genres musicaux qu’il avait approchés et dans lesquels il avait, in fine, souvent excellé. Et puis, en fan des Meters de la Nouvelle-Orléans, ces parrains du funk dépouillé qui puisent aux racines blues marécageuses, j’ai réalisé qu’ils avaient participé à l’album du britannique Robert Palmer Sneakin’ Sally Through the Alley en 1974.…
-
Average White Band : Scot-Soul
AWB, ce sont d’abord deux gueules. Il y a d’abord cette voix arrière-gutturale qui cherche le timbre d’un sax ou peut-être bien celui d’un chat de gouttière. Oui, c’est le roux Hamish Stuart qui fait l’ascenseur entre ses deux octaves. Un voix souple, ronde, jamais nasillarde, presque féminine. Il y a cette complémentarité presque impossible à déterminer, à contingenter. Oui, Hamish Stuart et Alan Gorrie forment un duo de leaders, alternant les couplets et leurs instruments. Gorrie à la voix plus écorchée, Stuart est plus soul. Roger Ball (saxophone/claviers) les aide à charpenter ces morceaux issus de thèmes brodés pendant des jam sessions. L’exemple de Schoolboy Crush est parfait à…
-
Gimme Five
Je remercie Bernard Viguié, bassiste (Les Innocents, Thomas Fersen et tant d’autres) qui a répondu à mes questions avec sympathie. Ce site reflétant mes goût musicaux toujours en évolution mais suffisamment ancrés sur la période 1960/1970, il en résulte que les allusions à la basse reviennent quasiment toujours à la “Fender Bass”. Pourtant, il se produit au début des années 1980 une mutation qu’aucune firme produisant des basses électriques de façon industrielle, il me semble, n’a anticipée. Pas même Fender. Il s’agit de l’extension du registre de la basse électrique vers les “très graves”. Jusqu’ici, on se contentait généralement de descendre sa corde de Mi en Ré, comme par exemple James…