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Un concert inédit de Bobby Caldwell
Un vidéaste, George Monteiro, vient de mettre en ligne sur YouTube un live intitulé “Love on the Beach” (tout un programme !) sur les plages de Miami. Bobby Caldwell y fait sa première apparition scénique filmée. Aux images d’un chanteur de blue-eyed soul engoncé dans ses costumes trois-pièces qu’il deviendra, s’oppose cette prestation scénique franchement assurée par un Bobby Caldwell à casquette et jeans, prouvant des capacités guitaristiques insoupçonnées. Un groupe de quatre membres (guitare, claviers, batterie, basse) auquel s’adjoint une section de trois cuivres, prouve sa cohésion musicale autour d’un superbe What You Won’t Do For Love. Un groove si apprécié qu’il est repris régulièrement à grands coups d’échantillonnage (hip…
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Un entretien avec James Jamerson (1979)
On a souvent exagéré les propos de James Jamerson (1936 – 1983), tant il existe actuellement peu de sources et par conséquent, une recrudescence d’affabulations, aussi fantaisistes les unes que les autres. Pour les dissiper un peu, je vous propose une traduction de l’interview de 1979 accordée au magazine Guitar Player, qui donne voix au chapitre au maître de la basse soul. Etonnant, pas tant par le peu de révélations qu’il comporte, mais par le témoignage d’un bassiste un peu amer – qui à l’époque n’est plus à la mode – et rend compte d’une vision très stricte et traditionnaliste du rôle de bassiste. Finalement, de quoi participer encore un peu plus…
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Phil Upchurch
Il est impossible de négliger l’apport et le rôle de Phil Upchurch dans la musique afro-américaine, dans la soul, le gospel, le blues, le jazz. À la fois bassiste et guitariste, aussi à l’aise et raffiné sur les deux instruments, il perce en 1961 avec le Phil Upchurch Combo et son You can’t sit down. Petite merveille de facture classique rhythm & blues, le titre consiste en un dialogue instrumental entre la guitare, un orgue hammond déchaîné et une basse, un saxophone. Fait anecdotique ou découverte décisive, c’est l’écoute de la basse de Phil Upchurch sur ce disque qui décide John Baldwin, futur “John Paul Jones”, musicien de studio britannique…
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Hot Buttered Soul : chronique d’un miracle
Miracle, car après les malheureuses ventes de Presenting Isaac Hayes (1968), le second effort solo de l’artiste manqua de voir le jour. Il est pourtant la clef de voûte de la mutation de compositeur/arrangeur pour Stax en artiste-interprète maîtrisant, selon son exigence initiale, l’intégralité du processus de production. C’est le chaînon nécessaire à la mutation de Hayes en Moïse Noir. La démarche d’Isaac Hayes pour son Hot Buttered Soul (notez la multiplicité des sens possibles) est passionnante en cela qu’elle balaie les inepties sur la ségrégation des noirs faisant de la musique noire et des blancs qui essaient de les imiter, moins bons, car frappés de pseudo-culpabilité, etc. En effet,…
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Basse, Batteur, Contrebasse, Culture US underground, Disques, Fender, Figures De La Soul, Funk, Guitare, Hip Hop, Jazz, Les Paul, Motown, Musique, Pianiste, Stax, Vincent Sermet
Sir Joe Quarterman à Paris
Le vétéran du funk pionnier était de passage en région parisienne (Bobigny le 17/02/2011 puis Ivry le 18/02/2011), fait assez extraordinaire pour être signalé quand on sait que l’homme, Sir Joe Quarterman, s’est retiré de l’industrie musicale après un LP mythique sorti chez GSF Records en 1973 (avant qu’il ne bouge chez Mercury), accompagné de singles EP exceptionnels, tels que le joyau Get Down Baby, épique titre en deux parties s’il en est. Las, si notre Sir Joe affiche une pêche stupéfiante pour son âge, le groupe qu’il se targue d’avoir trié sur le volet, “The Jezebel Sextet” (censé remplacer les Speedometers qui semblent occupés ou congédiés ?) se montre d’une…
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Afro-Beat, Contrebasse, Disques, Festival, Figures De La Soul, Folk, Gil Scott-Heron, Jazz, Musique, Pianiste, Politique, Rock critic
Saul Williams et Gil Scott-Heron @ Paris
L’édition Jazz à la Villette 2010 accueillait, parmi une myriade de musiciens savoureux, le légendaire Gil Scott-Heron. C’est à Saul Williams que revenait la tâche – périlleuse – d’ouvrir pour cet homme de paroles qui se veut “nouveau ici”, Gil Scott-Heron. L’artiste, dans une polyphonie slammée/déclamée/haranguée/chantée, s’inscrit clairement dans la lignée de l’aîné qu’il introduit ce soir, tout comme des Last Poets : le mode talkover domine sur un fond principalement percussif, sans oublier la présence du tromboniste et multi-instrumentiste Julien Chirol. Le Black Stacey, comme il se définit dans l’une de ses propres compositions, lance une ouverture fracassante, un poème bombe intitulé (Coded Language, que je pensais s’appeler Whereas), qu’il lit…